mercredi 20 avril 2011

2 rue de la République

Heinrich Bosch
Pour tous ceux qui n’ont pas lu l’article du journaliste Praful Bidway, Bombay, -« Atome contre biodiversité à Jaitapur » dans Le Monde diplomatique, Avril 2011) concernant le Président Sarkozy, promoteur d’Areva dans le monde : Bien avant sa visite récente au Japon le lendemain de la méga-catastrophe à Fukushima, il a visité l’Inde le 26 novembre 2010. Dix jours avant, le ministre de l’environnement indien donnait son accord pour un projet de centrale nucléaire. En octobre 2010, le gouvernement indien avait fait adopter une loi sur le nucléaire délimitant les responsabilités des fournisseurs étrangers en cas d’accident. Car à Bhopal, l’explosion d’une usine chimique en 1984 avait fait au moins vingt mille morts et les victimes attendent encore aujourd’hui les indemnités. Cette catastrophe n’est pas oublié en Inde, surtout pas à Jaitapur, à quelques quatre cent kilomètres au sud de Bombay, où le partenaire d’Areva, la Nuclear Power Corporation of India(NPCIL), veut construire le plus grand  complexe nucléaire du monde en déracinant quarante mille résidents qui vivent des sources naturelles et des produits de cet écosystème : le riz, le millet, les lentilles, les légumes, les herbes, les poissons et les fruits, parmi lesquels la fameuse mangue Alphonso. Jaitapur est un des dix plus grands points chauds de biodiversité de la planète. Et c’est là que la NPCIL  veut construire prochainement six réacteurs de 1650 mégawatts(MW). Et détruire par la même occasion un écosystème qui possède la plus grandes densité d’espèces de plantes endémiques du pays : plus de cinq mille espèces de plantes à fleurs, 139 de mammifères, 505 d’oiseaux, et de 179 amphibiens – dont 325 sont menacées au niveau planétaire.  A quoi le but meurtrier de ce projet nucléaire me fait penser ? Est-ce que cela ne ressemble pas au premier commandement du Nucléaire? Tu ne dois pas avoir d’autres dieux à coté de Moi, même pas en Inde ou le soleil est forcement au pouvoir !  
      Le promoteur d’Areva en Inde et ailleurs dans le monde, bien loyal d’ailleurs au Pape présent, a probablement  entendu parler par ses négociateurs et parlementaires indiens  du fait que la NPCIL à d’abord essayé de diviser l’opposition anti-nucléaire et à joué la carte religieuse en incitant les dirigeants musulmans à s’engager en faveur de ce ‘plus grand projet nucléaire du monde’ et ce contre la majorité hindoue. Voilà ! C’est ce que j’ai dit dans mon premier message de la rue de la République un peu autrement : La mauvaise politique se cache derrière un masque religieux ! A bas ces masques hideux qui insultent les croyants ! Et il faut en finir avec les rudes pressions exercées contre ces citoyens éminents et chercheurs en science sociales reconnus, qui voulaient visiter la région de Jaitapur et qui ont été empêchés de venir. Début mars, un tribunal populaire, qui devait mener des auditions sur place, a été interdit et plusieurs militants ont été forcé de s’éloigner. Où on est, là ? Pas en France, non, mais Areva est bien français quand même ! Et qui sait quand nous aurons des répressions pareilles ici? D’ailleurs, on les a déjà eues, dans les années soixante-dix du dernier siècle. Vingt mille personnes sont venues manifester leur désaccord devant les grilles de la centrale du Superphénix à Malville le 3 juillet 1976.  Un an plus tard, le mouvement écologiste organisait un nouveau rassemblement qui a été brutalement réprimé : nombreux blessés, trois mutilés et un mort : Vital Michalon !   
     Areva est en crise et a un besoin urgent d’injection massive de capitaux. Les profits du leader mondial du nucléaire sont en danger. Et cela me plaît ! Qu’il triple et quadruple encore cette énergie non maîtrisable en Inde ou en Chine en même temps que son profit, cela ne me plaît pas. L’énergie nucléaire s’est fait connaitre très douloureusement comme non maîtrisable, ni par les hommes, ni par leurs robots. Après Hiroshima et Nagasaki, après Three Miles Island, après Tchernobyl et Fukushima, le faux Dieu Nucléaire nous a montré son visage sanglant en guerre comme en paix. On le connaît maintenant, de mieux en mieux. Personne ne pourra dire plus tard qu’il n’était pas au courant, chacun et chacune installés dans sa vie si confortable et super-sécurisé.
     Restons solidaires avec les pêcheurs et les paysans de Jaitapur et Fukushima et avec tous les militants antinucléaires ailleurs avant qu’elle nous détruise nous aussi, notre monstrueuse création.
PS
Peu après la rédaction de ce nouveau message, je lus hier soir dans LA MONTAGNE page 40, VITE DIT : UN ANTINUCLÉAIRE TUÉ. La police à tiré sur des opposants à un projet de centrale nucléaire du géant français Areva à Jaitapur, dans l’ouest d’Inde, faisant un mort.
J’étais triste comme si c’était un proche.

1 commentaire:

  1. Hallo Roudi,

    Die Firma AREVA hat zur Zeit sehr schlechte Karten, wer kauft heute noch 'ne Atomfabrik.
    Darum gibt's nun auch "Areva Wind", die hier und dort in Windmühlen investiert.

    Trotzdem versucht das Unternehmen ihr Image aufzupolieren durch Goodwill-Werbung. So tragen Sportler manchmal T-Shirts mit dem Areva-Logo. Die Begleitmusik ist immer die gleiche: "wir sind grüner als grün, brauchste 'ne kleines Atomkraftwerk, ganz modern, ganz propper, garnich teuer."

    Grüß Dich
    Georg

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Autour de Roudi

Roudi vit avec nous, ses amies les juments, les chats et les poules quelque part en Auvergne. Parfois Roudi me regarde avec un œil tellement humain qu’il me fait penser à Lucius, le pauvre, qu’on a transformé en âne, L’âne d’or d’Apulée ; vers 125 après JC. Bien que cet âne, le fameux héro du premier roman de l’Antiquité, et Roudi dans son pré, vivent dans deux mondes tout à fait différents, ils ont quand même une chose en commun : Ils observent tous les deux les comportements bizarres si non atroces des êtres humains. Et j’imagine qu’ils ont de temps en temps envie de s échapper, de partir loin . . . Comme cet âne que je pus observer au cours du printemps 2004, alors que je me trouvais à bord d’un porte-conteneur qui me ramenait en Europe, après 20 ans passés au Japon.

Alors que défilait comme en rêve, sous mes yeux, l’Egypte du canal du Suez, j’aperçus us un troupeau d ânes, dont l’un s’échappa pour foncer droit vers le désert. Le frère de Roudi ! Et son propriétaire jurait et fouettait son ânesse, petite sœur de la Modestine de Stevenson, et lui donnait des coups de talons dans le ventre pour la lancer à la poursuite du pauvre fugitif…

Me voici donc maintenant en Europe, mais c est seulement il y a deux ans que je me suis décidé, l’hiver 2008/9, à écrire dans la langue de mon pays d’élection. Qui sait ! Si je ne m’étais pas cassé la cheville devant ma porte cet automne-là, j’aurais peut-être continué à écrire en Allemand. Et à vrai dire, j’ignore encore aujourd‘hui si quelqu’un, dans l’océan de Google, peut s’intéresser à ce que j’ai écrit et continuerai à écrire.