vendredi 8 avril 2011

1 rue de la République

Heinrich Bosch
Quels jours et semaines turbulents entre Fukushima, la Côte d’Ivoire,  la Libye et les présidentielles en France en 2012 ! Mais ce qui m’excite vraiment, c’est une simple règle, le statut du président Français, élu tous les cinq ans et pratiquement intouchable pendant cinq longues années. Une fois élu par tous les Français – et non par le parlement – il peut faire ce qu’il veut. Faire un saut au Japon par exemple. Pourquoi tout juste après la troisième catastrophe nucléaire mondiale, voler au Japon, le seul pays au monde qui a eu l’expérience de la bombe atomique ? Pour exprimer la solidarité de son pays? Pour apporter de l’aide ?
Peut-être pour une raison plus vulgaire, pour rassurer ses partenaires japonais au sujet du business préférée de Monsieur le Président des Français, leur chef-vendeur de Nucléaire.  Vive le Nucléaire ! Pas d’arrêt, ni de révision fondamentale. Pas de question de commencer à sortir du Nucléaire, jamais ! Au contraire : Avancer ! La quatrième catastrophe est bien loin et pas en France, c’est sûr. Moi, je suis le Président, l’élu désiré par les Français.  Et je pourrais même aider à organiser la dévastation du monde, comme quelques pauvres groupes minoritaires le pensent depuis quelque temps.
Comme moi d’ailleurs dans ma mansarde, 9 rue de la république. Mais, quand je regarde le ciel à travers mon Vélux, je pense et je pense encore aux prochains présidents élus et, disons-le : sacrés pendant cinq ans ! Cinq ans de plus vers la quatrième catastrophe nucléaire mondiale. Quelle patience civile dégoûtante, effrayante de la part d’un peuple traditionnellement révolutionnaire, démocratique et à l’esprit politique. Mais, est-ce qu’il s’agit encore de politique ? Est-ce qu’il ne s’agit pas plutôt – dans le cas du nucléaire en France – de religion? D’une vraie ? Avec une divinité dominante, entourée d’un groupe d’autres divinités, acceptant parfois l’offrande de victimes humaines et beaucoup plus que chez les Incas et pas avec une hache et sur une pierre de sacrifice Qu’est-ce que c’était barbare! Nous sommes civilisés, beaucoup plus civilisés : Nous serons radioactivés ! C’est plus propre et plus sûr finalement.
Et, encore avec mes yeux levés vers le ciel bleu et clair, qu’est-ce que je vois, qu’est-ce que je vois sur un nuage d’argent ? Monsieur le Président entouré de ses apôtres, chacun avec un stylo en or à la main, comme s’ils voulaient signer, en 2013, un nouveau contrat. Et quel contrat? Celui de la dernière, la plus nouvelle, la plus propre machine infernale à produire . . .  de l’électricité, bien sûr !       

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Autour de Roudi

Roudi vit avec nous, ses amies les juments, les chats et les poules quelque part en Auvergne. Parfois Roudi me regarde avec un œil tellement humain qu’il me fait penser à Lucius, le pauvre, qu’on a transformé en âne, L’âne d’or d’Apulée ; vers 125 après JC. Bien que cet âne, le fameux héro du premier roman de l’Antiquité, et Roudi dans son pré, vivent dans deux mondes tout à fait différents, ils ont quand même une chose en commun : Ils observent tous les deux les comportements bizarres si non atroces des êtres humains. Et j’imagine qu’ils ont de temps en temps envie de s échapper, de partir loin . . . Comme cet âne que je pus observer au cours du printemps 2004, alors que je me trouvais à bord d’un porte-conteneur qui me ramenait en Europe, après 20 ans passés au Japon.

Alors que défilait comme en rêve, sous mes yeux, l’Egypte du canal du Suez, j’aperçus us un troupeau d ânes, dont l’un s’échappa pour foncer droit vers le désert. Le frère de Roudi ! Et son propriétaire jurait et fouettait son ânesse, petite sœur de la Modestine de Stevenson, et lui donnait des coups de talons dans le ventre pour la lancer à la poursuite du pauvre fugitif…

Me voici donc maintenant en Europe, mais c est seulement il y a deux ans que je me suis décidé, l’hiver 2008/9, à écrire dans la langue de mon pays d’élection. Qui sait ! Si je ne m’étais pas cassé la cheville devant ma porte cet automne-là, j’aurais peut-être continué à écrire en Allemand. Et à vrai dire, j’ignore encore aujourd‘hui si quelqu’un, dans l’océan de Google, peut s’intéresser à ce que j’ai écrit et continuerai à écrire.